Vision 2025 : entre progrès historiques et défis qualitatifs

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Nous vivons une époque extraordinaire pour la mission mondiale : jamais la traduction de la Bible n’a progressé aussi rapidement parmi les peuples sans accès à l’Évangile. La Vision 2025 de Wycliffe lance un défi ambitieux à toute l’Église : voir chaque langue qui en a besoin engagée dans un projet de traduction biblique d’ici la fin de l’année prochaine. Ce qui paraissait impossible il y a quelques décennies devient aujourd’hui réalité, grâce à l’action de Dieu et à la mobilisation de son peuple partout dans le monde.

Vision 2025 : un appel à toute l’Église

Vision 2025 n’est pas seulement un projet technique ou linguistique, c’est un appel vibrant à la prière, à la mobilisation et à l’engagement de chaque chrétien. Chaque langue, chaque tribu, chaque nation mérite d’entendre la Bonne Nouvelle dans sa propre langue. C’est un défi collectif qui nous invite à nous émerveiller des progrès réalisés et à continuer d’intercéder pour que cette œuvre avance jusqu’à son achèvement.

Derrière cet élan, se cachent néanmoins des réalités plus complexes, souvent méconnues du grand public.

Quand la rapidité menace la qualité : l’envers du décor

Reconnaissante pour mon envie de diffuser l’appel à soutenir la traduction biblique, une amie missionnaire et traductrice a tout de même voulu attirer mon attention : « La qualité est souvent la victime de la vitesse, et la traduction biblique n’en fait pas exception. De moins en moins de traductions répondent aux critères établis par FOBAI » (voir plus bas).

Ce constat n’est pas isolé. Des professionnels livrent une analyse approfondie des dérives engendrées par la course à la quantité, comme Andreas Joswig, dans son article “Rushing Bible translation means to rush the Gospel” [Traduire la Bible à la hâte, c’est précipiter l’Évangile], diffusé le 19 février 2025 sur son blog Statements on Bible translation (consulté le 16/6/25, trad. libre) :

« L’accent mis sur la rapidité a parfois mené à des traductions qui ne sont ni précises, ni compréhensibles pour les communautés concernées. »

Parmi les problèmes récurrents observés :

  • Moins de vérifications communautaires : faute de temps, la relecture par des membres natifs et la validation communautaire sont écourtées, alors qu’elles sont essentielles pour garantir que la traduction soit claire, naturelle et acceptable (critères CANA).
  • Manque de formation des équipes : certaines équipes de traduction ne bénéficient pas d’une formation suffisante en linguistique, exégèse biblique et principes de traduction, contrairement aux recommandations de la FOBAI.
  • Utilisation excessive de textes intermédiaires : parfois, les traducteurs s’appuient sur d’autres traductions plutôt que sur les textes originaux, ce qui augmente les risques de perte ou de déformation du sens.
  • Pression institutionnelle : la pression pour atteindre les objectifs chiffrés de Vision 2025 peut conduire à valider des traductions incomplètes ou de qualité insuffisante.

Et mon amie de renchérir : « Nous devons nous demander : quel Évangile promeut-on si la traduction n’est pas fidèle ? ».

Les critères de qualité selon la FOBAI

Les organisations membres du Forum of Bible Agencies International (FOBAI, Forum international des agences bibliques) s’engagent à respecter des principes exigeants :

  • Traduire avec exactitude, sans perte ni embellissement du sens du texte d’origine.
  • Communiquer le contenu et les sentiments du texte.
  • Adapter la forme pour une compréhension maximale, en tenant compte des différences grammaticales et culturelles.
  • Impliquer la communauté locale dans la vérification, pour s’assurer que la traduction soit claire, appropriée, naturelle et acceptable.
  • Utiliser des méthodes d’exégèse rigoureuses et former les équipes à ces exigences.

Certains analystes et témoignages récents tirent la sonnette d’alarme quant au respect de ces standards, pour une course à la rapidité.

Témoignages et analyses : la réalité du terrain

Dans son blog, un traducteur souligne que la mentalité issue de Vision 2025 a parfois mené à des « traductions précipitées, qui ne servent ni l’Église locale, ni la mission globale ». Il cite des cas où la communauté locale n’utilise pas la traduction produite, faute de clarté ou de pertinence culturelle.

D’autres articles du même blog abordent :

  • Les tensions entre fidélité au texte et accessibilité pour les nouveaux lecteurs.
  • Les conséquences à long terme de traductions bâclées sur la croissance de l’Église locale.
  • L’importance de la relecture par des experts et des natifs, souvent négligée dans les projets accélérés.

Des raisons d’espérer : des progrès réels et des initiatives encourageantes

Malgré ces défis, il y a de quoi rester optimiste.

De nombreuses équipes de traduction, conscientes des enjeux, redoublent d’efforts pour allier rapidité et qualité. Plusieurs organisations, dont Wycliffe, investissent dans la formation continue des traducteurs et le développement d’outils technologiques innovants qui facilitent la relecture et la vérification communautaire.

Les progrès de la collaboration internationale, l’accès à de nouvelles ressources linguistiques et l’engagement croissant des Églises locales permettent d’espérer un avenir où chaque peuple aura accès à une Bible fidèle et compréhensible. Comme le souligne la FOBAI, « chaque année, des milliers de croyants découvrent la Parole de Dieu dans leur langue, transformant des vies et des communautés entières ».

Pourquoi prier pour la traduction de la Bible ?

  • Pour la gloire de Dieu : que son nom soit connu et adoré dans toutes les langues.
  • Pour l’Église universelle : que chaque croyant puisse lire et comprendre la Parole dans sa langue maternelle.
  • Pour les traducteurs et les équipes sur le terrain : qu’ils soient protégés, guidés et encouragés.
  • Pour les peuples sans Évangile : que leurs cœurs s’ouvrent à la vérité et à la vie nouvelle en Christ.

Comment s’impliquer concrètement ?

  1. Découvrez Vision 2025 sur le site officiel wycliffe.org/vision-2025 : statistiques, témoignages, ressources pour mobiliser vos Églises.
  2. Consultez les articles du blog statementsonbibletranslation.blogspot.com pour une analyse détaillée des enjeux de la traduction biblique aujourd’hui.
  3. Engagez votre Église dans la prière collective et régulière pour cette mission.
  4. Partagez cette vision autour de vous pour inspirer d’autres à s’impliquer.
  5. Envisagez un engagement plus concret en mission avec WEC France. Pour prendre contact avec eux, c’est par ici.
  6. Inscrivez-vous à la formation Perspectives sur le mouvement chrétien mondial pour mieux comprendre l’action de Dieu dans le monde et dans votre cœur, et comment y participer.
  7. Partagez cet article avec votre communauté pour mobiliser davantage de prières et d’engagements.

Ensemble, poursuivons l’œuvre jusqu’à ce que chaque peuple ait accès à la Bonne Nouvelle !

Cette mission est entre nos mains, portée par la puissance de Dieu et la foi de son peuple. Que cette vision vous inspire à prier avec confiance et à agir avec passion, pour que bientôt, plus aucun peuple ne soit privé de la Parole de Dieu dans sa langue.

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